Thématique | Politiques sectorielles
Accompagnement de la transformation de France Télévisions et Radio France
14 novembre 2024

La ministre de la culture et le ministre délégué aux comptes publics ont confié à l’inspection générale des finances (IGF) une mission relative à l’accompagnement à la transformation de France Télévision et Radio France, particulièrement concernant le rapprochement de France 3 et de France Bleu, l’approfondissement de franceinfo, et la mise en œuvre de leurs stratégies numérique.
Pour illustrer ses travaux, la mission a étudié le fonctionnement des services publics audiovisuels du Royaume-Uni et de la Finlande.
La mission a constaté que les évolutions des technologies, des usages et des modes de consommation, notamment des jeunes générations, obligent les médias audiovisuels à se transformer en profondeur.
Dans un contexte ultra-concurrentiel, France Télévisions sait qu’elle doit accélérer sa transformation numérique et réaliser des efforts de productivité conséquents pour réallouer une part de ses moyens vers de nouveaux publics et de nouveaux formats. La mission estime toutefois que le groupe reste encore trop centré sur le linéaire. Cette situation est mise en relief par les exemples étrangers, particulièrement l’exemple d’Yle en Finlande, un groupe public qui a pris acte du vieillissement et de l’érosion des audiences radio et télévision et résolument tourné vers le développement des audiences numériques. La mission estime en outre qu’il y a un risque important que France Télévisions n’ait pas les moyens de réaliser cette stratégie de transformation. La trajectoire financière présente, de manière transparente, un besoin de financement de 200 M€, que l’entreprise estime pouvoir mener à bien par un plan d’économies et de productivité ambitieux. Ce plan est indispensable, mais à ce stade, le besoin de financement reste insuffisamment couvert, à hauteur de 145 M€, à horizon 2028.
Dans un contexte bien plus favorable, Radio France bénéficie de bonnes audiences sur le numérique et sur le linéaire, mais s’adresse peu aux jeunes et aux publics populaires, et reste en difficulté sur France Bleu dont les audiences baissent. Le groupe applique, depuis plusieurs années, une stratégie claire de développement de sa plateforme numérique propriétaire « Radio France ». La reconquête des audiences de France Bleu reste toutefois à préciser, alors que la station mobilise le tiers des ressources du groupe. La trajectoire financière présente un besoin en financement non couvert de 20 M€ à horizon 2028, qui est à la portée de l’entreprise. Le plan d’affaires ne s’accompagne pas d’une stratégie formalisée de productivité, alors que la masse salariale représente 55 % des charges et que les technologies évoluent rapidement et permettent d’envisager une modernisation des métiers. La mission estime que cela traduit l’insuffisance de la culture d’efficience de Radio France.
Dans ce contexte, France Télévisions et Radio France ont des intérêts évidents à converger sur l’information, la proximité et l’innovation technologique, mais les chantiers communs avancent peu, faute de gouvernance unifiée de ces projets. A la BBC comme à Yle, la mission a observé à quel point le rapprochement des médias publics de télévision et de radio permettaient de renforcer l’audiovisuel public. Notamment, l’organisation de l’information avait évolué pour donner une priorité au numérique, dans un esprit de convergence des médias. La mission recommande donc une intégration totale de franceinfo, dans des locaux communs, avec des journalistes polyvalents, une activité plus importante sur les réseaux sociaux et une créativité plus forte sur les plateformes. Pour des raisons similaires, la mission recommande l’intégration totale des réseaux de proximité France 3 et France Bleu, dans des locaux communs, avec des journalistes polyvalents. Il existe d’autres pistes pour un rapprochement, comme la mutualisation des fonctions support ou le développement de l’intelligence artificielle (IA) – notamment sur la production de contenus - encore embryonnaire à Radio France et France Télévisions.
La mission estime qu’un rapprochement par le haut aurait du sens, à condition de se faire au service de l’avenir et des publics que l’audiovisuel public a du mal à toucher aujourd’hui et d’être accompagné d’un plan d’efficience et de modernisation profonde des organisations. Les exemples étrangers précités illustrent les opportunités de groupes intégrés pour faire converger les médias, développer les offres pour les publics, promouvoir des marques puissantes et innover.
En conclusion, France Télévisions et Radio France doivent avancer résolument dès 2024 sur les chantiers prioritaires de la proximité, de l’information et de la transformation numérique. Elles doivent aussi s’engager dans une démarche de modernisation de leur cadre social et de recherche d’efficience et de productivité. En effet, dans un contexte de finances publiques très dégradées, elles bénéficient de perspectives budgétaires particulièrement favorables (+10,4 % de budget public pour France Télévisions et +14,9 % pour Radio France entre 2024 et 2028). Ces marges de manœuvre budgétaire doivent impérativement être mobilisées pour adapter les groupes aux modes de consommation et aux usages des Français.
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Mission transversale de méthode sur les domaines d'intervention de l'État et les outils d'intervention publique
04 septembre 2024
Dans le cadre de la mise en place d’un dispositif d’évaluation de la qualité de l’action publique prévu par la loi de finances pour 2023, l’IGF a mené une mission transversale explorant les bonnes pratiques à mettre en place pour les revues de dépenses.
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Masse salariale et achats et charges externes des collectivités territoriales
04 septembre 2024
Lire le rapport (mise à jour des chiffrages en mai 2024)
L’Inspection générale des finances a été saisie d’une mission de revue de dépenses relative à la masse salariale et aux achats et charges externes des collectivités. Après plus de 180 entretiens et rencontres avec une cinquantaine de collectivités, il en ressort ce qui suit :
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Revue de dépenses du Fonds national d’action sociale de la branche Famille, hors petite enfance
04 septembre 2024
La branche Famille de la Sécurité sociale contribue au financement de structures et de services à destination des familles (crèches, centres de loisirs, centres sociaux, lieux d’accueil enfants/parents…) par l’intermédiaire d’un fonds spécifique appelé Fonds national d’action sociale (Fnas), pour un total de 6 Md€ de dépenses en 2022.
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Modalités de financement des Centres de formation des apprentis (CFA)
04 septembre 2024
À la suite de la loi du 25 septembre 2018, l’apprentissage a connu un essor inédit avec une augmentation de 160 % du nombre total d’entrées annuelles entre 2018 (321 000 entrées) et 2022 (837 000 entrées).
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Revue de dépenses relative à la réduction des absences dans la fonction publique et les opérateurs
04 septembre 2024
Les absences pour raison de santé ont connu une hausse généralisée, dans la fonction publique et dans le secteur privé, à partir de 2020. En 2022, ces absences se situaient à des niveaux plus élevés dans la fonction publique (14,5 jours d’absence par an par agent) que dans le secteur privé (11,7 jours par salarié) alors qu’elles se situaient à des niveaux comparables sur la période 2014-2019 (autour de 8 jours par an).
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Revue des dépenses publiques d’apprentissage et de formation professionnelle
04 septembre 2024
La loi n° 2018-771 du 5 septembre du 2018 pour la liberté de choisir son avenir professionnel a permis de libéraliser l’offre de formation en apprentissage et a réorganisé le paysage de la formation professionnelle en facilitant l’accès à la formation continue. En conséquence de ces évolutions, la dépense nationale a connu une augmentation de 51 % depuis 2020 pour atteindre 32 Md€ en 2022, l’État en étant le principal financeur.
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Revue de dépenses Affections de longue durée - Pour un dispositif plus efficient et équitable
04 septembre 2024
Le dispositif des affections de longue durée permet le remboursement par l’assurance maladie obligatoire des tickets modérateurs afférents aux soins et prestations en rapport avec ces affections. Créé dès l’origine de la sécurité sociale, ce dispositif a pour objectif de protéger les assurés contre des restes à charge élevés, notamment dans le cas des maladies chroniques.
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Revue de dépenses Les dispositifs de soutien à l’emploi et à l’accompagnement des demandeurs d’emploi
04 septembre 2024
La mission réalisée par l’IGF et l’IGAS a porté sur une quinzaine de dispositifs de soutien à l’emploi et d’accompagnement des demandeurs d’emploi ainsi que sur les dépenses de fonctionnement et d’intervention du service public de l’emploi, soit un périmètre financier représentant 7,8 Md€ de crédits budgétaires en 2024.
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Revue de dépenses Les dispositifs en faveur de la jeunesse
04 septembre 2024
Depuis 2017, en parallèle de dispositifs dédiés (Pass Culture, service national universel, tarifs des CROUS, etc.), les ministères de l’Éducation nationale et de la Jeunesse mais aussi de l’Enseignement supérieur, ont jouit de moyens en sensible augmentation.
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Revue de dépenses Les dispositifs médicaux
04 septembre 2024
Les dispositifs médicaux couvrent un champ hétérogène de produits, s’étendant des pansements aux équipements biomédicaux lourds, en passant par les prothèses physiques ou auditives, l’optique, les aides techniques, les dispositifs de traitement de l’apnée du sommeil par pression positive continue, de contrôle du diabète, les dispositifs médicaux implantables posés à l’hôpital.
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